Et maintenant...

Je suis dans un état d'exaltation ! La violence de Perse est sublime :

" L'intempérance est notre règle, l'acrimonie du sang notre bien-être."

"Notre maxime est la partialité, la sécession notre coutume. Et nous n'avons, ô dieux ! que mésintelligences dans la place."

C'est dingue, il m'est impossible de lire Perse à voix basse, strictement impossible. Cela me fait la même chose avec Claudel et Baudelaire. Je pense que ceci n'est pas anodin, que c'est même absolument essentiel.

Je comprends si bien ce que vous dites là... Et quand je pense qu'il (Perse) n'aimait pas trop les lectures à voix haute justement (réclamant davantage une sorte d'intériorisation de la parole), j'ai du mal à comprendre, parce que moi aussi, je trouve que cette poésie-là tout particulièrement se prête à cette lecture. J'en ai donné quelques exemples sur le site...

Je viens seulement de constater la tonne (et je pèse presque les mots !) d'enregistrement audio sur le site de monsieur Céry. Je ne sais pas si c'était déjà là depuis longtemps...

C'est tout simplement INCROYABLE...On ne sait plus où donner de la tête !!! Tout à fait INCROYABLE

je ne sais que dire si ce n'est MERCI

Je me joins à toi Hapaxe pour remercier M. Céry. Si les autres auteurs du programme suscitaient autant d'enthousiasme, le travail de l'agrégatif serait beaucoup moins fastidieux.

Comme tu dis oui...Trouvez-nous un Loïc Céry pour Marot !

Cher Loïc Céry, nous nous connaissons un peu, et je vous remercie de m'avoir signalé pour mes étudiants le lancement de votre forum. Sans m'être manifesté jusqu'à présent, je lis depuis plusieurs jours avec passion les échanges de très haute tenue qui se déroulent ici.

Même si les louanges ont déjà été nombreuses pour la qualité de votre travail et pour la disponibilité avec laquelle vous répondez aux différents messages, permettez-moi de me joindre à cette unanimité, pour vous dire combien toute cette énergie sera réellement utile à ceux qui prépareront l'agrégation cette année. J'en suis convaincu.

Saint-John Perse est un auteur pour lequel j'ai une grande admiration, mais j'avoue que je l'ai délaissé depuis quelques années. J'ai eu l'occasion de l'enseigner à plusieurs reprises, avec le même enthousiasme, et il est vrai que les apports critiques ont beaucoup évolué à son propos. J'ai téléchargé sur votre site avec profit la première partie du programme que vous aviez réalisé pour France Culture, et la mise en perspective qui en sort est très utile (les entretiens avec Sacotte, Levillain, Gardes-Tamine et Camelin sont vraiment éclairants).

Je prendrai part dans la mesure du possible à vos discussions. Encore félicitations.

Georges Hermann

Bonjour. Je suis nouvelle sur le forum, et je viens de découvrir votre site, d'une richesse ahurissante.

Je me permets de vous poser cette première question : pensez-vous que Saint-John Perse s'identifie au personnage du "Poète" dans Vents, ou le fait-il plutôt pour celui du Narrateur ?

Ma question vous paraîtra peut-être étrange, mais je m'interroge au sujet de "la" voix auctoriale qui se cache derrière cette dualité...

Hermann a écrit:

Cher Loïc Céry, nous nous connaissons un peu, et je vous remercie de m'avoir signalé pour mes étudiants le lancement de votre forum. Sans m'être manifesté jusqu'à présent, je lis depuis plusieurs jours avec passion les échanges de très haute tenue qui se déroulent ici.

Même si les louanges ont déjà été nombreuses pour la qualité de votre travail et pour la disponibilité avec laquelle vous répondez aux différents messages, permettez-moi de me joindre à cette unanimité, pour vous dire combien toute cette énergie sera réellement utile à ceux qui prépareront l'agrégation cette année. J'en suis convaincu.

Saint-John Perse est un auteur pour lequel j'ai une grande admiration, mais j'avoue que je l'ai délaissé depuis quelques années. J'ai eu l'occasion de l'enseigner à plusieurs reprises, avec le même enthousiasme, et il est vrai que les apports critiques ont beaucoup évolué à son propos. J'ai téléchargé sur votre site avec profit la première partie du programme que vous aviez réalisé pour France Culture, et la mise en perspective qui en sort est très utile (les entretiens avec Sacotte, Levillain, Gardes-Tamine et Camelin sont vraiment éclairants).

Je prendrai part dans la mesure du possible à vos discussions. Encore félicitations.

Georges Hermann

Bonjour à vous ! Et merci pour votre message ; en effet je crois que c'est une marque de Perse, que de susciter tant d'éloges, mais j'avoue que j'en suis embarrassé...

Dites bien à vos étudiants qu'ils peuvent rejoindre le forum et y poser toutes sortes de questions, j'essaierai d'y répondre.
A très bientôt, Loïc Céry

Almageste a écrit:

Bonjour. Je suis nouvelle sur le forum, et je viens de découvrir votre site, d'une richesse ahurissante.

Je me permets de vous poser cette première question : pensez-vous que Saint-John Perse s'identifie au personnage du "Poète" dans Vents, ou le fait-il plutôt pour celui du Narrateur ?

Ma question vous paraîtra peut-être étrange, mais je m'interroge au sujet de "la" voix auctoriale qui se cache derrière cette dualité...

Soyez la bienvenue...
Votre question, qui n'a rien d'étrange, est un peu en rapport avec cette autre réponse que je viens d'adresser à "Lyra", à propos de la polyphonie énonciative dans Vents : https://sjperse.1fr1.net/viewtopic.forum?p=120#120

Mais pour répondre plus directement à votre question, je vous dirais que Perse se reconnaît certainement dans les deux voix, avec tout de même une prédilection, bien entendu, pour celle du Poète. Ce qui est engagé dans cette voix, c'est à la fois la présence du poète, sa mission, sa fonction- et en cela, j'ajoute d'ailleurs un élément à une réponse que j'ai faite récemment à propos du rapprochement avec la Divine Comédie de Dante : cette insistance sur la thématique de la fonction du poète, de son destin parmi les hommes, est certainement un autre point commun avec l'oeuvre de Dante.

Je me joins à votre dialogue, ou plutôt, je rebondis à partir de votre réponse, pour une autre question : s'il s'identifie au Poète, le poème a-t-il une portée autobiographique ?

CECI EST MA PREMIERE QUESTION AU FORUM !!!!!

Cher Monsieur Céry, j'ai découvert votre site et la rubrique sur l'agrégation en juin dernier. Je tiens à vous en féliciter, et je profite de l'occasion qui m'en est donnée par cette adhésion à votre forum, dont j'ai appris la création hier sur la rubrique. Ainsi je pourrai vous poser directement les questions auxquelles je pense en ce qui concerne les oeuvres de Saint-John Perse au concours cette année.

J'ai lu dans Saint-John Perse sans masque, que j'ai pu consulter dernièrement, que Vents était aussi un récit de l' "aventure de la connaissance humaine". Je sais, je l'ai lu, vous avez mis cela en perspective sur le site. Mais pourriez-vous m'expliquer encore en quoi c'est le cas ?

Merci pour votre réponse, par avance.
Bien cordialement,
Roger Labrade

Merci de votre inscription.
Vents poursuit une restitution de l'élan vital, mais aussi une connaissance revivifiée. Le régénérescence de l' "arbre du langage" en tant que porteur de savoir, mais aussi, de manière générale, la connaissance humaine dans ses acceptions savante et philosophique. L'homme doit se détourner du savoir acquis qui repose par couches sédimentées dans les bibliothèques, sans que l'homme porte en lui les fruits de connaissance accumulés dans les livres. Pour cela, il doit se mettre en quête d'une divination supérieure, celle qu'exercent les chamans par exemple.

La connaissance revivifiée, c'est également l'aventure de la pensée scientifique, et vous trouverez dans les actes du colloque de la Sorbone de 2004 (Saint-John Perse, une poétique pour l'âge nucléaire - voir sur la page bibliographique de la rubrique) des perspectives intéressantes à propos du rapport de Perse à l'aventure de l'atome... Les limites, dans ce domaine, doivent être repoussées, pourvu que l'homme soit en accord avec les fondements de sa destinée.

La connaissance revivifiée, c'est enfin, dans le contexte du poème, l'aventure de la reconquête de l'Etre. Ce domaine de l'ontologie est à proprement parler celui d'une connaissance intuitive dont le poète est l'intercesseur.

Voilà, trop rapidement pointés, les différents domaines à mon sens, de cette aventure de la connaissance que dessine le poème... Mais je vous apporterai prochainement quelques approfondissements de la question, si vous le voulez bien.

Merci pour votre réponse : la synthèse n'est pas inutile pour moi.

angelus a écrit:

Je me joins à votre dialogue, ou plutôt, je rebondis à partir de votre réponse, pour une autre question : s'il s'identifie au Poète, le poème a-t-il une portée autobiographique ?

CECI EST MA PREMIERE QUESTION AU FORUM !!!!!

Pardonnez-moi, mais bien longtemps après votre question, je viens de m'apercevoir que je n'y avais pas répondu !

Il me semble que Vents a une portée bien moins autobiographique qu'Exil par exemple, pour évoquer un autre cycle de la période américaine. Mais Colette Camelin a bien raison de relever, dans son commentaire au sein de Saint-John Perse sans masque, que les interrogations entre l'action et l'activité esthétique qui parcourent le poème ont certainement été "amenées" par les propres interrogations qui furent celle de Leger lui-même en 45-46, à propos de la perspective possible de la reprise de sa vie publique, et le retour exclusif à la poésie ( http://www.sjperse.org/notice.vents.htm ). Le choix de Leger fut, en fin de compte, de donner la priorité à son oeuvre, et il est possible que ce questionnement ait influencé Vents. Bien sûr, mis à part cette question-là, le simple fait que Perse ait vécu les paysages américains intensément dans la genèse de son poème, a eu une influence directe sur ce qu'il en dit, les descriptions qu'il en livre...

Au-delà, une trace directement autobiographique est difficile à déceler, en tout cas bien plus que dans Chronique et Chant pour un équinoxe, où la vieillesse effective du poète transparaît...

Je me présente : Bernie, new comer sur le forum.
J'ai lu Saint-John Perse presque en entier à la fac (je ne connaissais pas Chronique et Chant pour un équinoxe) : j'ai pu suivre les cours de Mireille Sacotte à Paris III, çe fait déjà des années. Lumineuse introduction et je sais, ça fait de moi un favorisé. Le fait de devoir (programme de l'agreg oblige) entrer dans les détails des poèmes, je trouve ça enthousiasmant. Bravo pour le site, c'est une mine, et puis le forum quelle bonne idée... Faut pas s'en priver.
Juste par curiosité : pourquoi 30 ans sans figurer au programme de l'agreg (je l'ai lu sur la rubrique du site) ?

Bonjour à vous et bienvenue ; il faut croire que Perse aura été (du moins, c'est ce que je crois) victime d'une certaine désaffection, qui semble s'inverser depuis quelques années.
Vous savez, en 2003, sa présence au programme du bac Français a suscité toute une polémique : des enseignants ont jugé Perse "trop difficile" pour les élèves. Personnellement, je ne ferai pas de commentaire, si vous permettez, je risque de perdre mon calme.
Cette année, Saint-John Perse est "tombé" à l'entrée de l'ENS. Et puis il y a eu cette désignation à l'agrégation.
Il faut dire aussi que la critique persienne a eu le temps de s'enrichir sensiblement, depuis quelques années, ce qui rend sans doute l'appréhension de l'oeuvre plus aisée pour les candidats...

Dites-moi : c'est vous qui avez réalisé le site entièrement ? Si c'est le cas, c'est un travail considérable. On s'y perd. Je me remets à flot en le parcourant, mais à chaque page, des liens supplémentaires. Je ne sais pas quand j'en aurai fait le tour.
Une remarque : vous devriez préciser davantage qu'il faut se servir d'Internet Explorer. Moi, j'avais commencé avec Mozilla, ça ne donnait rien. Ce n'est qu'après que je me suis aperçu sur la page d'accueil que le site ne fonctionne que sur PC et par IE. J'étais prêt à abandonner, et puis au dernier moment : lumière !

Pour le site : oui, la consultation ne peut s'effectuer que sur PC et sur Internet Explorer. Tout ce qui est MAC, autres navigateurs Internet, ne fonctionnent pas. C'est dû aux logiciels dont je me sers pour la maintenance du site.
Vous savez, j'ai précisé cela sur la page d'accueil, mais en vérité même si je l'ai inscrit dans des caractères assez importants, il est difficile de le faire remarquer de façon plus visible. Je devrais peut-être le préciser également sur la page d'accueil de la rubrique agrégation... J'y penserai.

Bonjour et merci d'avoir signalé sur la rubrique "Saint-John Perse à l'agrégation de Lettres 2007" de votre site, le lancement de ce forum, qui tombe à pic. Suggestion : vous devriez peut-être en faire une annonce sur Fabula.
Je vous prépare une foule de questions.
Sandra

Oui, je compte le faire. Le portail "WebLettres" a déjà signalé le lancement du forum, et c'est une excellente chose. Soyez la bienvenue. Ne vous privez pas, pour ce qui est des questions. A très bientôt.
Loïc Céry