Et maintenant...

Que la chose soit menée sur ce "Forum Saint-John Perse" ou sur le forum "L'agreg et nous", dans l'attente des publications à venir pour la rentrée universitaire, ou des Rencontres Saint-John Perse auxquelles Sjperse. org va contribuer, les dialogues qui ont été initiées à propos des oeuvres désignées au concours peuvent et doivent se poursuivre. N'hésitez donc pas faire part de vos interrogations, que je sais nombreuses, à propos de ces oeuvres ; nous en parlerons et peut-être quelques éclairages pourront être apportés. Continuons donc le dialogue...

Bonjour ! Et me voici parmi vous...
@bientôt
Laurent

Cher Laurent, un grand merci à vous pour rejoindre ce nouveau forum. Je me réjouis à l'avance des échanges que nous pourrons avoir ici. Merci de votre soutien. Loïc

Mais non, n'attendez pas d'avoir progressé : n'hésitez pas à poser toutes les questions qui vous viennent à l'esprit à propos de Saint-John Perse. Et un grand merci pour votre inscription, soyez la bienvenue !

Je vous rejoins, en lectrice dans un premier temps... Je compte m'obliger à ne pas trop ouvrir SJP jusqu'en novembre pour travailler aussi les autres auteurs. J'essaierai d'être plus active alors !

Je vous rejoins aussi. Je n'ai pu encore vous remercier pour la conférence donnée fin juillet. Vous entendre parler de l'auteur et entendre parler SJP lui-même étaient d'un intérêt certain.
A Paris donc, pour de prochaines rencontres!

Bonjour M. Céry. J'ai également été à cette conférence que vous avez donné en juillet. Je ne prépare pas l'agrégation mais je suis un étudiant anglais et je suis les cours de Civilisation française de la Sorbonne, jusqu'en décembre 2006. J'ai beaucoup aimé votre conférence, je ne connaissais pas St John Perse. Je suis un lecteur de l'un de nos poètes meilleurs, T.S. Eliot, et vous avez dit que il avait traduit un des poèmes de St John Perse. Je ne le savais pas. En tout cas j'ai pu lire quelques poèmes que vous avez recommandés depuis, mais en français. Je dois vous dire que je n'ai pas tout compris, mais je suis sûr que ça va venir. Je crois que pour les étrangers ce n'est pas très facile. Mais votre site aide aussi beaucoup.
Merci de m'avoir indiqué votre forum, que je vais suivre et participer.

Alex Whitfield

Gaïa a écrit:

Je vous rejoins, en lectrice dans un premier temps... Je compte m'obliger à ne pas trop ouvrir SJP jusqu'en novembre pour travailler aussi les autres auteurs. J'essaierai d'être plus active alors !

Merci de votre inscription. Novembre sera une bonne date : je vous rappelle que ce sera le moment choisi pour ces "Rencontres Saint-John Perse" au sujet desquelles j'aurai l'occasion de revenir (dates, lieux, programme). J'espère que la lecture des messages ne vous sera pas rébarbative pour le moment.
Bien à vous, Loïc Céry

Alex a écrit:

Bonjour M. Céry. J'ai également été à cette conférence que vous avez donné en juillet. Je ne prépare pas l'agrégation mais je suis un étudiant anglais et je suis les cours de Civilisation française de la Sorbonne, jusqu'en décembre 2006. J'ai beaucoup aimé votre conférence, je ne connaissais pas St John Perse. Je suis un lecteur de l'un de nos poètes meilleurs, T.S. Eliot, et vous avez dit que il avait traduit un des poèmes de St John Perse. Je ne le savais pas. En tout cas j'ai pu lire quelques poèmes que vous avez recommandés depuis, mais en français. Je dois vous dire que je n'ai pas tout compris, mais je suis sûr que ça va venir. Je crois que pour les étrangers ce n'est pas très facile. Mais votre site aide aussi beaucoup.
Merci de m'avoir indiqué votre forum, que je vais suivre et participer.

Alex Whitfield

Merci de vous être inscrit sur le forum. Vous avez beaucoup de mérite de lire Saint-John Perse directement en français. Je vous recommanderai une bonne traduction de Pers en anglais : il en existe plusieurs, de qualité inégale. A très bientôt donc. Loïc Céry

Chlidé a écrit:

Je vous rejoins aussi. Je n'ai pu encore vous remercier pour la conférence donnée fin juillet. Vous entendre parler de l'auteur et entendre parler SJP lui-même étaient d'un intérêt certain.
A Paris donc, pour de prochaines rencontres!

Encore merci à vous pour votre inscription sur le forum, et pour vous être déplacée pour cette conférence au cours de laquelle je me suis cantonné à des généralités - compte tenu surtout du public d'étudiants étrangers qui avaient parfois un peu de mal à suivre. Je mettrai en ligne une version remaniée et améliorée de cette conférence sur le site très bientôt.
Je serai ravi de vous revoir aux Rencontres SJP de novembre. A très bientôt, Loïc Céry

Bonjour! Je n'ai pas encore lu SJP mais je vais le faire illico presto.
J'aurai sans doute énormément de questions à vous poser, notamment à propos du vocabulaire, si ça ne vous dérange pas
Et merci pour cette initiative

Vous êtes le bienvenu... A propos du vocabulaire, je réitère mon annonce : très bientôt, vous pourrez disposer sur le site (rubrique agrégation), d'un répertoire sémantique prévu de longue date, qui regroupera les termes "difficiles" des oeuvres au programme.

Voilà une bonne nouvelle
Merci

me voilà également inscrite... encore une initiative de votre part qui ne peut que générer l'enthousiasme et nos remerciements.
A bientôt
Cordialement

C'est à moi de vous remercier pour votre inscription. Je vais finir par paraître obséquieux à force de remercier, mais je suis effectivement ravi de constater que le forum prend corps progressivement.

Je viens de commencer le recueil de SJP et je dois avouer que c'est SUPERBE. J'adore sa poésie : c'est une très belle découverte agrégative!

Si je m'écoutais, je mettrais votre message en frontispice de ce forum, tant il est plein d'un enthousiasme qui me ravit intégralement...

Je crois fondamentalement que la découverte de Saint-John Perse que beaucoup d'agrégatifs font cette année est une chance et peut-être un tournant : sauf à y être complètement imperméable, ce qui est toujours possible après tout, je suis convaincu que découvrir Saint-John Perse est un événement en soi pour tout un chacun. Voici ce qu'Henry Miller disait de sa rencontre avec cette poésie : « Découvrir les œuvres de Saint-John Perse au moment même où je croyais disparue la poésie, ce fut un événement dans ma vie. »

Il y a une dimension incantatoire, rhapsodique, faite d'entrelacements de jeux sonores qui surpasse les poètes "contemporains" que j'ai pu lire, comme Jaccottet par exemple.
C'est très intéressant au niveau des reprises et des variations, vectrices de poésie.
Non, vraiment, j'adhère et j'adore

Vous ne pourriez pas mieux me réjouir, je vous assure, en disant tout cela... Et puis vous avez là des intuitions de lectures fondamentales pour ce qui est d'une première lecture surtout. Ainsi, l'incantatoire est effectivement au centre de la poétique de Perse. Quant aux jeux sonores, ils sont de surcroît soutenu par un travail éminent du sens, ce qui en fait un cas très rare. Les allitérations, par exemple, sont souvent fondées sur un effort d'analogie. Voulez-vous que je vous en donne un exemple magistral, tiré de l'une des oeuvres qui sont à votre programme ?

Oui ça me donnera une idée
Je pensais aussi à la multitude de syllepses de sens (parfois bien cachées, au point que l'on prenne le mot dans son sens propre, alors qu'au figuré ou dans une autre acception, le champ poétique des associations sémantiques joue à plein et s'ouvre sur de nouveaux horizons stimulants) ou aussi les polyptotes.

Prenez par exemple la clôture de chronique, p. 102 de votre édition. Avant la formule finale, vous avez cette laisse superbe, je ne vois pas d’autres mots, moi qui en manque tant devant une page si achevée :

“« Ecoute, ô nuit, dans les préaux déserts et sous les arches solitaires, parmi les ruines saintes et l’émiettement des vieilles termitières, le grand pas souverain de l’âme sans tanière,

« Comme aux dalles de bronze où rôderait un fauve.”

Le fauve, justement, vous l’entendez roder, avec son grognement propre (allitération en R du dernier verset). L’image, qui soutient le sens, éclate dans une solennité extrême, sans que la chose ne soit jamais gratuite, ou traduise un effet de manche... Le contrôle, toujours, et la puissance, encore.

Ce que vous nommez "syllepses de sens" est une bonne dénomination je trouve, pour tout ce territoire absolument inépuisable de la langue de Perse dans l'usage qu'il en a, et notamment de la subtilité lexicale dont il joue.
On avait eu récemment un échange un peu vif sur "L'agreg et nous" à propos de l'un des exemples de cette richesse-là, et du sens parfois caché, crypté je dirais, de certains termes (à la faveur d'un jeu sur l'étymologie et bien d'autres ressorts) : http://agregetnous.goodbb.net/viewtopic.forum?t=38

Vraiment, félicitations pour la qualité de votre lecture.

Sebum a écrit:

Oui ça me donnera une idée
Je pensais aussi à la multitude de syllepses de sens (parfois bien cachées, au point que l'on prenne le mot dans son sens propre, alors qu'au figuré ou dans une autre acception, le champ poétique des associations sémantiques joue à plein et s'ouvre sur de nouveaux horizons stimulants) ou aussi les polyptotes.

J'ajoute ceci : ce qui fonde justement ce que vous nommez à très juste titre ces "horizons stimulants" qui s'ouvrent dans les associations sémantiques induites dans les termes même, c'est précisément ce qui fonde la richesse lexicale de cette oeuvre, à savoir le fait que le langage ne s'y restreint jamais au sens propre. C'est ce qui fonde en somme la richesse de ce "sens littéral" sur lequel j'insistais sur "L'agreg et nous".

Merci encore
Je voulais aussi vous demander (décidément je vous persécute) : quel sens donnez-vous aux aposiopèses initiales, cette série de points de suspensions qui inaugurent par exemple Vents, I, 5 et 7 "...Eâ, Dieu de l'abîme" et que l'on retrouve en II, 1 "... Des terres neuves, par là-bas"?
Cela représente-t-il une suspension de la parole, un silence préludant au verbe poétique ou a-t-on ici un discours qui cherche à souligner une continuité avec ce qui précède, le lecteur prenant alors cette parole comme en train, dans son surgissement premier (renvoyant au jaillissement de l'inspiration classique du poète)?
J'hésite entre ces deux interprétations et sans doute en avez-vous une bien meilleure en tant que spécialiste

Vous avez vous-même trouvé la meilleure interprétation de la chose, en tout cas la plus exacte. En effet, le texte poétique procède chez Perse par une énonciation qui induit en elle-même une sorte de continuité de la parole. Il en résulte une valorisation fondamentale de tout ce qui précède la parole elle-même. Même en l'absence des points de supension dans cet usage-là, certaines modalités mêmes de l'énonciation relèvent de la même pratique. Et je prendrais pour exemple le début même de Vents, sur cette formule qui reviendra tant et tant dans les chants ultérieurs, comme un leit motiv initial : "C'étaient de très grands vents". Partir de ce type d'énonciation revient en somme à évoquer ce souffle des vents comme précédant le poème lui-même, et à leur conférer une puissance d'autant plus vaste...