Bonjour à vous ; il ne faut pas avoir peur de tomber sur Perse à l'oral : la crainte est toujours mauvaise conseillère... J'ose espérer que je n'arrive pas trop tard, pour vous répondre essentiellement ceci : ce que vous nommez l' "intertexte" relevé lors du colloque du Lucernaire, est en fait le fruit du dossier que nous avons publié dans le second numéro de La nouvelle anabase, livraison spéciale consacrée au programme de l'agrégation (Saint-John Perse et la mantique du poème). Vous y trouverez tout le détail, mais en aucun cas, il ne s'agit de se fonder là-dessus pour parler de "copié-collé dans Vents". Nous avons d'ailleurs largement pris toutes les précautions d'usage, autant dans l'ouvrage proprement dit, que lors du colloque au cours duquel il en fut effectivment question, pour mettre ces "emprunts" en perspective, notamment dans le cadre du processus de création propre à Saint-John Perse. Je ne peux donc mieux faire que de vous renvoyer à la consultation scrupuleuse de tout ce dossier philologique qui fait office de seconde partie à ce numéro de La nouvelle anabase, et au dvd du colloque édité dans la foulée. Je sais que le temps presse certainement pour vous, mais étant donné que la question de ces emprunts est très subtile et que vous trouverez dans le dossier et le dvd l'essentiel de ce que nous avons voulu en dire, je ne peux simplifier cette présentation aujourd'hui... Simplement, je tiens à attirer votre attention sur la différence profonde qui existe entre des faits d'intertexte à proprement parler, qui impliquent des relations entre des textes littéraires, et la question dont il s'agit en l'occurrence, de l'ordre d'emprunts effectués par un poète, au texte d'un historien (Georges Contenau, spécialiste de la civilisation assyro-bablylonienne). Il ne s'agit donc pas réellement d'un intertexte, mais d'une problématique d'emprunts effectués vers un texte considéré comme vivier documentaire et réservoir d'images. Attention donc à ne pas commettre la confusion. Voilà, je ne sais pas si j'ai réellement répondu à votre interrogation, mais le plus important je crois dans l'optique que vous avez soulevée là, est je crois de se reporter au dossier en question de La nouvelle anabase.
Bien à vous, Loïc Céry