| | dissertation Caillois | |
| | Auteur | Message |
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presarine
Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 28/02/2007
| Sujet: dissertation Caillois Ven 2 Mar - 12:45 | |
| Etant actuellement détachée au Yémen et agrégative interne, j'apprécie >beaucoup le site et le forum consacrés à SJP. En effet, ici la possibilité d'échanger sur les oeuvres au programme me fait parfois défaut. > Je me permets ainsi de poster mon plan détaillé de la dissertation >sur SJP . Pourriez-vous me donner votre avis ?
Elements d’ introduction :
« La crainte est servile et le doute est stérile » puis intro sur le genre poétique Est poétique ce qui charme l’esprit par des voies différentes de celles de la raison… Cependant pour Roger Caillois [citation] Ainsi pour lui, la méthode de création de Perse repose sur une maîtrise, un classicisme, une œuvre ds laquelle tout fait sens. >>Comment cette maîtrise est-elle compatible avec l’émotion ressentie à la lecture d’une œuvre qui s’adresse à l’imagination ?
I-L’œuvre comme lieu d’une transposition (l’œuvre œuvrée), une œuvre où rien n’est inventé :
A-La transposition : une méthode de création poétique : 1)transposition du sens : -la dimension épique, la quête, le vent comme manière de transposer l’aventure poétique et l’aventure humaine « Mais c’est de l’homme qu’ il s’agit, … ds sa présence humaine ! » + cf. II,1 // entre les terres nouvelles et les écritures nouvelles + // entre le début et la fin = faire revivre arbre du langage
2)transposition du langage : -langage # logos mais signifiant réactivé avec le jeu sur les sonorités : vent / vivant -langage spécialisé auquel est redonné sa force poétique : cf. évocation des oiseaux « courlis boréal, ramier migrateur »
3)transposition de la figure du poète : [je ne sais plus si j’ai conservé ce 3) ici où si je l’ai déplacé et/ ou supprimé à cause de la dimension mystification/invention présente ici] -construction de l’œuvre de la Pléiade, création de son pseudonyme, de sa biographie
B-Nulle fantaisie, nul délire : exigence de sens, tout fait sens
1)poète comparable au scientifique : -exploration ontologique, science de l’être, cf. Chronique > ? de la mort explorée « grand âge vous mentiez » cf. DDS > référence à Einstein cf. épopée du poète // à l’épopée du savant, du chercheur ds Vents
2) langage fait sens : la forme-sens -texte écrit en italiques = manifester la poétique du mouvement qui l’anime, comparaison de I,1 entre l’athlète et le poète prend alors son sens -organisation rigoureuse en chants et en suites de Vents -structure de Chant pour un équinoxe fait sens > ordre différent de la chronologie
C-Presque rien n’est inventé : la création poétique de Perse ne repose pas sur une fiction lyrique. La source l’origine de la parole poétique n’est pas l’invention mais la sensation du mouvement
1)la maîtrise du lyrisme -« ivre, plus ivre, disais-tu d’avoir renié l’ivresse… d’habiter la mésintelligence » -la quête du mot de fer cf. « Hiver ! Hiver ! enseigne-nous tes mots de fer » -direction du Sud refusée
2)une poésie chevillée au réel -éléments autobiographiques cf. bibliothèque, cf. le sud -référence à une géographie existante : les EU -référence à une histoire existante : les EU -référence aux recherches scientifiques contemporaines
II-Cependant cette maîtrise, cette dimension figée de la poésie persienne qui transparaît ds la citation de Caillois peut être remise en question. En effet poésie où rien n’est inventé est mise au service d’un mouvement et non d’une fixation du « tout » dans la « transposition ». Ainsi cette poésie qui n’invente rien est une poésie qui évente tout.
A-En effet, Tout n’est pas transposé mais au contraire on assiste à des prise de positions (et non des transpositions) fortes du poète
1)la critique du matérialisme IV, 5 : « Et que dire de celui qui a hérité d’un petit bien de famille…place de l’Eglise »
2)le rejet de l’érudition sclérosante comme réponse à la quête de sens I, 4
3)la transgression : « Transgression, Transgression, tranchante est notre marche, impudente notre quête »
B-D’autre part, le lyrisme est certes maîtrisé, pas de fiction lyrique mais le Vent reste la maître du chant > poésie polyphonique, poésie qui n’invente rien mais qui évente différents voix afin de libérer le sens et non de le figer ds la transposition.
1)énonciation, dispersion des voix, polyphonie, guillemets, multiples instances énonciatives, différents pronoms avec référents multiples : cf. analyse plus précise de « O vous que rafraîchit l’orage »
2)analyse plus précise de « les hommes de ma race » vs « les hommes de sa race »
3)analyse plus précise de « le cri perçant du dieu sur nous ……………………………….. »
C-Enfin s’il n’y a certes nul délire ds cette poésie, il s’agit toutefois pour le poète de délier le sens pour mieux renouer l’homme avec le langage, lui-même et le monde.
1)le dé-lire du poète = lire en déliant le sens, poète interprète, poète shaman « textes reçus langage clair…
2)délier = déployer le langage : cf. sens étymologiques des mots, cf. sens multiples.. ex : ds Chronique Lucinde à la fois coquillage et déesse…
III-Ainsi le presque rien permet de renouer avec le tout. En effet, phrase de Caillois met en tension un « presque rien » et un « tout » Or pour SJP l’un procède de l’autre
A-Le rien, le néant (cf. « nulle, nul »)comme principe de création :
1)DDS « il n’est rien de vivant qui de néant procède ni de néant s’éprenne » // cri fondateur qui institue une rupture fondatrice : « S’en aller, s’en aller , parole de vivant »
2) « Ici la grève et la suture et au-delà le reniement. La mer, la mer encore, à tous nos spectres familière » >> explication du néant (cf. « reniement ») comparable à l’idée de sentiment océanique = point d’origine, point d’aboutissement
3)Intervention du Balafré : « Songe à cela plus tard, qu’il t’en souvienne… » Grâce à cette expérience du face à face avec le néant, exil ontologique, le poète peut venir être cette force de la parole poétique parmi les hommes
B-Nul délire mais une volonté d’élire le langage, de faire du langage poétique une terre d’élection
1) »J’habiterai mon nom »
2) « Lieu du propos : tout grève de ce monde » // « poésie du litige » // « ô poète, ô bilingue » // « poésie de l’équinoxe »
3)renouveau de l’arbre du langage
C-La fantaisie (phantasia) salvatrice du presque rien :
1)analyse de : Songe de Dieu, Sois nous complice … Singe de Dieu trêve à tes ruses
2)poésie de la mémoire : « oui, si d’argile se souvient l’homme »
3)poésie humaniste : l’amour est son foyer, partout ds l’anticipation, adhésion totale à ce qui est
CCL :
Finalement, nous avons donc vu que comme l’affirme R. Caillois, rien ds la poésie de SJP n’est inventé ds la mesure où celle-ci est guidée par une exigence de sens , mais aussi car elle ne met en œuvre aucune « fiction » et s’accomplit ds une volonté de maîtrise du lyrisme et enfin car elle obéit à un principe de création empreint de classicisme à travers l’idée d’ordre, de maîtrise dans la transposition du réel qu’elle opère de par sa nature poétique. Cependant nous avons vu combien cette non-invention et cette maîtrise étaient cependant mises au service d’une poésie qui évente, d’une poésie animée d’un mouvement indomptable et illustrant bien pour SJP cette alliance de la science et de l’imagination qu’il évoque ds son DDS.
[la fin de ma conclusion n’est pas rédigée sur mon brouillon] | |
| | | Sjperse Admin
Nombre de messages : 323 Localisation : Paris Date d'inscription : 12/08/2006
| Sujet: Re: dissertation Caillois Lun 5 Mar - 11:05 | |
| Bonjour à vous.
Alors, à propos de votre plan : j'ai été très intéressé par tout cela, qui livre une nouvelle voie de réflexion à laquelle je n'avais pas pensé, je dois l'avouer. De manière générale, votre approche me paraît très originale, bien que "risquée" - et je m'explique. C'est le sentiment que j'ai eu en quittant votre première partie, qui dresse un panorama presque complet de la problématique, à savoir l'ancrage au réel de la poétique de Perse. J'ai cru d'abord en une fuite vers le hors-sujet, au début de votre deuxième partie : il m'avait semblé que vous vous éloigniez du propos en traitant de questions certes très importantes (le mouvement, le refus d'un certain lyrisme, une conception ontologique du langage), mais quelque peu à l'écart du sujet. Mais en lisant attentivement ce que vous présentez dans votre troisième partie, j'ai davantage compris l'ensemble de votre projet dialectique. Par le biais de ce "presque rien" qui fleure bon Jankélévitch, vous avez en somme tiré le sujet vers ce qui vous paraît être l'au-delà de la transposition, et qui réside en une visée du tout... Et je suis convaincu par votre argumentation. Je vous l'avoue, j'aurais opté pour quelque chose de plus simple en répartissant peut-être sur une autre économie argumentative la grande (et peut-être trop grande) densité de votre première partie. Mais c'est en fin de compte l'approche du sujet qui s'en trouvait modifiée : vous avez en fait opté pour une vue plus générale de ces questions de "transposition", en gauchissant peut-être à votre profit, au passage, quelques termes dont s'est servi Caillois, comme tout particulièrement cette opposition du "tout" et du "presque rien"... Mais qu'importe : je crois tout de même est que l'essentiel, quand on opère ce genre d'échappée, est que l'argumentation tienne la route, et c'est réellement votre cas. Par conséquent, bien que je trouve votre approche parfois trop "ample", je crois qu'elle éveille la lecture vers d'autres territoires qui prouvent aussi votre réelle connaissance des oeuvres au programme. Et puis encore ceci : moyennant ce type d'échappée, vous risquiez également les contresens, or vous vous en êtes bien gardée, en étant toujours dans une analyse très fine ets très exacte de la poétique persienne. Dans cette optique, j'ai beaucoup aimé aussi votre faculté à aller chercher dans chaque poème l'objet de votre argumentation - ce qui prouve encore une réelle familiarité avec ces oeuvres si dissemblables. Enfin, des cheveilles rhétoriques efficaces confèrent à votre propos une certaine solidité.
En conclusion, je vous félicite pour toute cette originalité, et pour avoir su creuser votre propre sillon dans le traitement effectif de la problématique. En tout cas, bonne continuation pour la suite : vous êtes apparemment en bonne voie.
Bien à vous, Loïc Céry | |
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